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Les problèmes d’apprentissage de l’écriture

19. October 2016

D’après les dernières études, il semble par contre que les difficultés des enfants dans l’apprentissage de l’écriture soient partout les mêmes, qu’on soit en script… ou en cursif.

Notre article précédent parlait de la particularité de l’écriture française et de son apprentissage. D’après les dernières études, il semble par contre que les difficultés des enfants dans l’apprentissage de l’écriture soient partout les mêmes, qu’on soit en script… ou en cursif.

Aujourd’hui, l’atelier STABILO partage avec vous l’analyse du Dr Christian Marquardt. Il effectue depuis plusieurs années des recherches sur les fondements moteurs de l’écriture. Sa thèse de doctorat à la Faculté de psychologie médicale de l’Université de Munich, Allemagne, portait sur l’analyse cinématique des mouvements. Depuis 1990, il est membre du groupe de développement Neuropsychologie clinique au centre hospitalier de Munich-Bogenhausen, Allemagne. Avec son équipe, il a conçu un programme informatique qui permet d’analyser la motricité de l’écriture.

L’écriture requiert une activité motrice précise et ciblée, une capacité de coordination et un contrôle visuo-moteur des doigts et de la main. L’écriture est liée au développement de ces capacités motrices en fonction de l’âge de l’enfant.

En début d’apprentissage scolaire, les principales caractéristiques des difficultés d’écriture sont les suivantes :

  • erreurs au niveau des majuscules et minuscules, 
  • changements de tracés des lettres,
  • lettres formées avec des courbes très prononcées (ovales, guirlandes, boucles, haut/bas), d’où une écriture qualifiée de "sinueuse",
  • différentes inclinaisons, des tracés très inclinés à gauche,
  • des liaisons trop serrées, trop écartées ou erronées entre les différentes lettres,
  • une orientation irrégulière sur le papier,
  • des pauses et levés de crayon fréquents au sein des lettres et à différents endroits.

La motricité des doigts et de la main

Une interaction harmonieuse entre les mouvements des doigts et de la main est particulièrement importante. L’apprentissage de la motricité se fait toujours des grandes articulations vers les articulations plus petites. La coordination motrice des doigts est encore peu développée chez les enfants. Ceux qui présentent des difficultés de motricité à l’écriture ont souvent du mal à successivement toucher les extrémités du petit doigt jusqu’à l’index avec le bout de leur pouce, de manière à amener le pouce fléchi vers l’extrémité des autres doigts via un mouvement de préhension rythmé. Très souvent, le pouce reste tendu et les doigts sont successivement amenés jusqu’au pouce. Une bonne mobilité et coordination du pouce et de l’index favorisent une écriture dynamique et rythmée.

La bonne posture

Les mauvaises positions qui induisent une posture assise inadéquate peuvent également influer sur l’écriture. Les mouvements des doigts et de la main seront d’autant plus entravés si les bras et les mains soutiennent le torse pour écrire et que la main s’appuie de ce fait d’autant plus fortement sur la table. Les enfants se servent davantage de leur poignet pour écrire et une restriction de la motricité graphique modifie la forme des lettres. Ils écrivent de ce fait plus lentement, la main bouge plus difficilement et les enfants se fatiguent plus rapidement.

Bon nombre de ces difficultés d’écriture sont par ailleurs directement liées à l’exercice d’écriture en tant que tel, à savoir le recopiage précis de lettres dans un espace restreint. Lorsque l’on autorise les enfants à écrire avec de grands mouvements, à produire uniquement des formes similaires à des lettres, voire même à écrire sur la table avec le doigt sans utiliser de crayon, les mouvements sont nettement plus fluides et nécessitent beaucoup moins de force. D’après de nombreux experts, du point de vue du développement moteur des enfants, le fait d’imposer une écriture normative, c’est-à-dire une écriture beaucoup mieux formée que celle des adultes, avant même de commencer à réellement apprendre à écrire, s’avère extrêmement problématique et difficile.

Le développement d’une écriture fluide, lisible et efficace fait partie des objectifs à long terme de l’enseignement de l’écriture. L’importance d’une écriture de base normative pour le développement d’une écriture fluide est toutefois de plus en plus souvent remise en cause. Le terme même d’une « écriture de base» souligne qu’il s’agit simplement d’une base plus ou moins valable de développement d’une écriture individuelle. Tous les systèmes d’apprentissage actuels de l’écriture sont articulés autour d’un alphabet cible. Le modèle d’apprentissage sous-jacent suppose qu’une répétition fréquente et précise d la forme des lettres induira la mise en oeuvre de mouvements types correspondants de plus en plus précis et qui seront enregistrés par le cerveau sous forme de mouvements automatisés. On oublie toutefois à cet égard que le recopiage et la rapidité d’écriture sollicitent des processus de motricité totalement différents.

Une comparaison entre l’écriture de base et celle de scripteurs expérimentés fait immédiatement apparaître des différences évidentes, notamment au niveau des formes. On constate des différences au niveau :

  • du degré de formation des lettres (majuscules écrites en caractères d’imprimerie),
  • de l’uniformisation du sens de rotation de l’écriture (« n » écrit comme  un « u »),
  • de la simplification de certaines lettres, aussi longtemps que l’écriture reste lisible (« h » devient « l »),
  • de la suppression de lettres entières à la fin des mots,
  • d’un fréquent levé de crayon après 2– 3 lettres,
  • d’un rattachement systématique dans le cas de groupes de lettres qui s’y prêtent d’un point de vue cinétique (« el », « ch ») et d’une séparation systématique des lettres dans le cas contraire (« nd », « ig »),
  • de la différence de taille des lettres et des différences d’inclinaison de l’écriture.

Alors que l’écriture de base est entièrement dominée par le principe de formation précise des lettres, l’écriture cursive expérimentée semble presque entièrement régie par des critères d’efficacité : presque tout est manifestement permis dans la mesure où l’écriture devient ainsi plus efficace et qu’elle reste lisible. Force est de constater que les aspects auxquels l’école accorde le plus d’importance sont précisément ceux qui ont quasiment disparu dans l’écriture adulte.

Comment en arrive-t-on à de telles différences entre une forme d’écriture imposée et l’écriture ensuite pratiquée ?

L’écriture de base ne constitue dans un premier temps qu’un modèle précis et axée sur la forme. Les systèmes d’apprentissage actuels ne fournissent toutefois aucune indication pour déterminer de quelle manière le recopiage de l’écriture de base permet de développer une écriture fluide et efficace, si tant est que la transition puisse s’effectuer sans problème, les élèves étant pour l’essentiel livrés à eux-mêmes pour ce processus. Seul un manque de lisibilité de l’écriture individuelle qui en résulte a des conséquences pédagogiques. Les problèmes de transition entre une écriture de départ focalisée sur la forme et l’écriture cursive n’a pour l’heure fait l’objet d’aucune étude systématique.

En anglais, mais super intéressant : http://www.schreibmotorik-institut.com

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